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Critique de l’écologie [Opinion] – Le meilleur achat est celui que l’on ne fait pas

February 23, 2021

Un mode de vie écoresponsable peut inclure de multiples habitudes. Pour répondre à ses besoins, il se peut qu’une personne priorise certaines habitudes, alors que d’autres personnes auront des priorités totalement différentes, voire opposées (alimentation 100% biologique ou 100% locale, minimalisme ou revalorisation, etc.). Bien que l’objectif du dictionnaire québécois des alternatives écologiques soit de guider les consommatrices et les consommateurs vers des produits plus écoresponsables, nous savons que l’alternative n’est pas la réponse à tous les maux de notre planète.

Face à la surconsommation et à ses conséquences importantes sur l’environnement, certaines personnes affirment que le meilleur achat est celui que l’on ne fait pas. Je comprends d’où vient l’idée, et j’aurais tendance à y adhérer la plupart du temps. Je pense que la pensée dominante au Québec est de valoriser la surconsommation, l’exhibition de ses richesses et la normalisation de faire passer le bien-être économique avant le bien-être écologique ou psychologique (et tout le reste). Sous cet angle, je suis tout à fait d’accord : certains produits sont achetés sans être consommés, d’autres sont totalement superflus. On pourrait souvent utiliser un produit que l’on possède déjà pour accomplir différentes tâches. Ainsi, beaucoup d’achats pourraient être simplement évités, et tout le monde s’en porterait mieux. Par ailleurs, l’achat compulsif constitue en soi un problème écologique et social important, auquel l’achat d’alternatives moins polluantes n’apporte aucune solution.

Toutefois, je ne crois pas que l’on puisse réduire la vie en société, la consommation ou l’écologie à un seul bon choix de mode de vie. On ne peut raisonnablement s’exiger de considérer des centaines d’enjeux et de facteurs avec le même dévouement chaque instant de chaque jour pour chaque produit ou service que l’on consomme. Nos habitudes, nos attitudes, nos préférences changent constamment. Nous prenons des décisions tous les jours, de même que nous subissons les conséquences de nos actes, de ceux des autres et du simple hasard. Toutes ces éventualités influencent nos priorités, nos objectifs et nos capacités à les atteindre.

En fait, peu importe le mouvement, l’idée, le projet, l’habitude ou la croyance, il y aura toujours quelque chose à améliorer. On pourrait toujours être plus écologique, plus responsable, plus altruiste. On doit respecter ses propres choix, et accepter les contraintes externes (financières, culturelles, etc.) qui nous limitent contre notre volonté. Même si cela peut être frustrant, on ne peut exiger de nos proches ce qu’ils ne peuvent donner, peu importe la raison. Un changement sain ne peut se produire que si l’on avance à son rythme et pour les raisons qui nous conviennent.


Et vous, vous en pensez quoi?